Belle étoile, cette expression prend ici tout son sens, le ciel est brillant de milliers d’étoiles comme on en voit rarement par chez nous. C’est sous ce plafond magique que nous nous endormons. Le reste de la nuit est moins magique : aboiements de chiens, ronflement (dont certains tiennent de l’exploit) et chants de coqs (qui fêtent le matin toute la nuit, merci !).
Après un rapide petit déjeuner dans le village à base de café et de mokari (beignets de riz au sable) acheté auprès de villageois surpris de voir une vingtaine de vazahas (étranger) couchés par terre en ligne devant chez eux. A défaut de se comprendre, on rit beaucoup de notre incompréhension mutuelle.
Et c’est reparti pour un tour, les fesses vont encore nous livrer des secrets faits de douleurs et de muscles dont on ne soupçonnait même pas l’existence ! Mais pas de problèmes, on est des guerriers et au son d’un rock n’roll tonitruant nous faisons route vers le Makay. Certains ont préféré quitter leurs sièges pour profiter du panorama sur le toit du taxi-brousse. Taxi-brousse dont il faut féliciter l’agilité du chauffeur qui zigzague entre les trous, gère dans le sable comme sur un Paris Dakar et sait profiter de ses gentils passagers pour pousser la bête lorsqu’elle s’ensable.
Vers midi nous arrivons au bord du Mangoky. A peine sorti du bus, Mamy (devenu notre maman sur place) nous emmène à la rivière pour nous décrasser. Oui oui, pas pour nous laver mais bien pour qu’on puisse enlever la couche de sable et de poussière qu’on se traine depuis deux jours. A noter que certains sont très peu portés sur l’eau, la douche, le lavage, enfin bref on s’est compris…
Nous traversons cette même rivière un peu plus tard pour aller manger de l’autre côté, à Katrongo. Certains préférant le confort de la pirogue tandis que d’autres préférerons passer à la nage (le crawl est déconseillé pour les genoux dans 60 cm d’eau). Au menu c’est poisson de rivière grillé et le kilo de riz habituel par personne (regretterions-nous la purée mousseline made in étudiant en révisions??).
Nous visitons la pépinière de Dédé et arrangeons avec lui ses quelques 2000 plants de baobab, katrafay, tamarinier. Celle-ci n’est pas dans un état merveilleux mais il explique qu’une crue de la rivière a détruit tout son travail en février dernier et que depuis, il n’a presque pas travaillé à la remettre en état.
Pendant ce temps là, à deux mètres d’ici, c’est la récréation : tous les enfants du village sont arrivés. Au bout de 5 min c’est échange de chanson, danse, tir au lance pierre, séances photo, etc.
Nous rentrons de nuit à Beroroha pour profiter d’un succulent plat de riz (original) et nous filons nous coucher sur les gradins de la place centrale après un petit brief d’Evrard fraichement arrivé en 4×4, avec quelques représentants de tour-opérateurs venus en repérage et nos deux challengers canadiens arrivés un peu tard suite à l’incendie de l’aéroport de Nairobi, Cédric et Mélina.
Un couvre-feu est en place dans le village pour laisser les patrouilles de sécurité veiller à ce que personne ne vole les zébus. En effet le vol de zébu est ici monnaie courante. A l’origine chez les Bara, l’ethnie locale, l’homme doit voler un zébu pour devenir un homme et pouvoir se marier, désormais la tradition s’est transformée en règlement de compte et simples vols suite à l’augmentation du prix du zébu.