Camp de base Makay Nature (21°13’22.5’’ S – 45°19’30.6’’ E)
Olivia, Viviane et Doné, qui nous concoctent habituellement de très bons plats, improvisent un petit déjeuner avec les moyens du bord. Tout le monde émerge petit à petit de sa tente perso, posée la veille dans les espaces plus ou moins encore disponibles. La place principale défrichée par la première équipe arrivée sur place hier, est complètement envahie par les paquetages acheminés par les porteurs. Au programme du jour : aménagement du camp.
Le camp est organisé en deux grosses parties. A l’Est, l’ensemble des tentes communes du film (montées en enfilade pour former un long tunnel) abrite tout le matériel et les tables de travail post-tournage. Leurs tentes perso sont abritées du soleil dans la forêt. A l’Ouest, l’ensemble des tentes des scientifiques, du matériel grimpe-sécu et ce que quelques uns ont déjà commencé à appeler «la tour de contrôle» (Evrard – chef expé, Emeric – responsable logistique et Pierre – votre serviteur qui récupère les infos) sont implantées de part et d’autre d’un espace essentiel dans la vie communautaire de l’expé: le point rencontre qui fait aussi office d’espace de travail, de briefing et de repas…de vie quoi ! Une grande bâche est installée par l’équipe grimpe pour abriter cet espace des orages de fin de journée, réguliers en cette saison (mais bon, on ne va pas râler, ce sont aussi eux qui réveillent les activités faune et flore). Dans la continuité du quartier des tentes communes, une rue de Lafuma perso s’enfonce dans la forêt en bordure de la rivière. Situés entre ces deux ailes et au cœur de ce mini village, l’accès principal à la rivière (avec un escalier, svp !) et le pôle cuisine (il y a certains aspects logistiques qu’il ne faut surtout pas négliger…).
Deux grandes tentes tunnel abritent nos deux aéronautes, Beau le pilote de l’hélico habituellement basé en Afrique du Sud et Dany, qui préfère attribuer son espace vital à la bricole des moteurs électriques pour sa CinéBulle en remplacement du moteur thermique (plus silencieux), d’autant qu’il préfère aller dormir dans un hamac dans la forêt.
Coté confort, Emeric le logisticien a tout envisagé nickel, c’est presque comme à la maison (et on se passe volontiers du 20h…). Des douches et toilettes sont installées à la Robinson Crusoe sur des fosses suffisamment profondes et éloignées des deux bras de rivière pour que nos déchets ne viennent pas les polluer. Et le top du top, nous avons une fourniture électrique 220v assurée par un ensemble de panneaux solaires conçus spécialement par CamuSat ; tout le monde apprécie et les ordinateurs, chargeurs batteries, lampes, fer à souder, réfrigérateur et même… deux machines à pain (!) tournent 20h/24h (les 4h restantes étant attribuées au sommeil…).
Emeric Mourot est au cœur de toute cette logistique (et il y a du boulot !!). Ce trentenaire d’apparence tranquille à l’allure de Tintin est initialement un spécialiste technique, ingénieur en télécom. Un nombre incalculable de sorties nature et autres aventures avec Evrard ont renforcé une amitié d’une quinzaine d’années.
De très bonne entente et de qualités complémentaires, Evrard et Emeric ont monté l’Association Naturevolution qui organise et gère le projet Makay Nature. Respectivement, l’un est monteur de projet, de formation plutôt scientifique (géologue) et à l’aise dans la réalisation d’images photo et vidéo sur le terrain, alors que l’autre s’éclate dans le montage et la gestion des dossiers compta, administratif, logistique et suivi opérationnel, ce qui ne l’empêche pas de s’immerger dans divers fin-fonds de bouts de planète avec enthousiasme.
je constate que même (et peut être surtout) au bout du monde Nicolas est un des premiers à table