Un peu de contexte
Le programme Waste Management (Gestion des déchets), également appelé Refuse Plastic constitue le volet social de l’association Naturevolution Indonesia. En 2018, lors de son implantation dans la partie sud-est de Sulawesi, Naturevolution s’est trouvée confrontée à la réalité d’une pollution plastique très importante à la fois terrestre et marine.
En effet, les plastiques jonchent les villages, les rues, les talus et les rivières et se retrouvent le plus souvent dans la mer, sous les bancs de sable et dans les coraux. Beaucoup d’habitants brulent une partie de leurs déchets dans leurs jardins, libérant ainsi de grandes quantités de dioxine, polluant très toxique et cancérigène qui entre dans la chaine alimentaire par dépôt sur les organismes vivants, mais aussi du mercure et du plomb. Selon les secteurs, les services de ramassage sont soit inexistants, soit très peu développés et aucun recyclage du plastique n’est effectué.
Pour bien appréhender la problématique, il faut comprendre qu’il existe de grandes disparités culturelles entre la France, pour laquelle la gestion des déchets est relativement ancienne, et l’Indonésie. Pourtant depuis 2008, plusieurs lois encadrent la gestion et le recyclage des déchets. Cependant leur application est très dépendante des régions. A Sulawesi Tenggara notamment, il y a peu d’éducation concernant les risques liés au plastique et sur le tri des déchets. Le plus souvent, le gouvernement local ne développe pas les moyens nécessaires à la prévention, à la réduction des déchets plastiques, au ramassage des déchets, encore moins à leur tri, ni de répression stricte contre ceux qui polluent en jetant dans les espaces communs ou naturels. Ainsi, les plastiques sont partout mais personne n’y prête guère attention, cela fait « partie du décor » et les communautés se retrouvent démunies face au manque de moyens pour y remédier.
L’acteur local
Forte de ce constat, l’association cherche alors à mener des actions de sensibilisation, de nettoyage et à lancer une filière pour permettre le recyclage d’une partie des déchets plastiques.
C’est en 2018 que Naturevolution rencontre et commence un partenariat avec Setiawan Purnomo. Setiawan était auparavant chef d’entreprise sur l’île de Java et gérait une filière de recyclage du plastique. Lorsqu’il vient s’installer avec sa famille à Kendari (capitale de la province de Sulawesi du sud-est) cette même année, il est, lui aussi, surpris par l’absence de traitement des déchets plastiques dans cette région. Il prend alors les devants et commence seul à sensibiliser la population locale et à ramasser les déchets en scooter. Son parcours professionnel aurait pu le mener à un poste bien rémunéré dans une grande entreprise. Cependant, il pense qu’il est de son devoir d’essayer de remédier à cette folie collective.
Lorsqu’il rencontre Naturevolution, il apporte ses connaissances en terme de tri et de gestion des déchets. Il est alors déjà en lien avec l’Office de l’Environnement et des Forêts (DLHK) qui gère les déchets sur le secteur de Kendari et qui lui met à disposition un atelier sur le site de la décharge. Il peut alors stocker les déchets qu’il collecte auprès des populations locales dans les quartiers, en recycler une partie et revendre le reste aux grosses entreprises de recyclage qui ne se trouvent que sur l’île de Java. En 2019, Naturevolution finance un camion pour qu’il puisse transporter de plus grandes quantités de déchets et en 2021 Setiawan est employé officiellement par Naturevolution Indonesia en tant que chef de projet pour le programme Waste Management.
Depuis 2023, Setiawan n’est plus seul dans ce projet puisque NEI a embauché Helmi qui l’aide pour toutes ses actions sur le terrain et qui fait des montages photos et vidéos pour la communication de l’association. Mila vient aussi aider à la gestion administrative du programme et en 2024, c’est une nouvelle coéquipière, Sri, qui devrait également rejoindre l’équipe. Elle sera en charge de la partie sensibilisation et éducation pour permettre au programme de se développer encore et de toucher un plus large public.