Jour 3 – Premier jour de terrain

Par Mélanie Lepenant.

Le réveil est donné à 5h par la prière matinale. Après un petit déjeuner à base de bananes à la coco, de café et de riz, nous faisons un point avec l’équipe : organisation du camp, répartition des tâches, règles de vie (notamment concernant les déchets), et planning de la journée.

Les pick-ups déposent les équipes scientifiques au plus près du lac pour gagner du temps. Pak Aslan, Pak Jumar, Vincent et Bagus partent faire du repérage et collecter les premiers prélèvements. Ils reviennent en fin de journée avec de nombreux poissons pêchés près des rives. De notre côté, Ibu Sifa, Pak Daniel, Sandy, Dodi, Rindhang et moi-même partons observer une tombe et un système d’irrigation repérés lors de la mission précédente. La tombe, constituée d’un tertre d’un mètre surmonté d’une stèle et accompagnée de porcelaines brisées, est probablement celle d’un dignitaire musulman. Après avoir pris les relevés, nous partons explorer les systèmes d’irrigation visibles sur les images satellites. Mais, avec l’herbe haute, il est impossible de les distinguer du sol. Seuls les canaux permettent de constater l’existence de ce réseau agricole, probablement développé aux abords du lac, une zone autrefois fertile.

Nous longeons ensuite la rive ouest à la recherche d’un accès aux grottes situées dans la zone karstique. Malheureusement, le niveau du lac est encore trop élevé. Comparé à avril, il a baissé de 5 à 7 mètres, ce que confirment les traces sur les arbres et la végétation en bordure. Sur le chemin du retour au camp, nous apercevons un cerf rusa.

Après une pause déjeuner sous la chaleur, nous repartons à 16h pour explorer des falaises proches du camp. Nous y découvrons plusieurs grottes et un abri sous-roche contenant des tessons de céramique. Des empreintes et excréments d’anoas, ainsi qu’une mandibule de suidé à l’entrée d’une grotte, témoignent de la faune locale. Nous rentrons au crépuscule.

Pendant notre absence, l’équipe de Walandawe a monté plusieurs abris pour les tentes, la cuisine, un espace de vie, et un autre pour le matériel. Ils ont également entrepris de construire un nouveau pont au-dessus de la rivière, inquiets de la durabilité de l’ancien. Ils abattent un arbre imposant et le transforment en pont solide, censé tenir dix ans. Cependant, la douche a été installée sous ce pont, ce qui pose problème pour l’intimité et la propreté de la rivière. Je leur en parlerai plus tard, ayant repéré une plage plus en aval qui me semble mieux adaptée.

Le soir, le groupe électrogène fourni par Naturevolution montre des signes de faiblesse, s’arrêtant à plusieurs reprises. Andi, inquiet qu’il ne tienne pas la semaine, suggère de profiter du retour au village de Pak Jumar et Hengki le lendemain pour louer un autre générateur, qu’on nous apportera en moto. Nous décidons d’opter pour cette solution. Après avoir discuté de l’organisation du lendemain autour d’un « wedang jahe » (boisson au gingembre) offert par l’équipe des archéologues, nous allons tous nous coucher.

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