Pas besoin d’aller très loin pour nos scientifiques, la richesse est là, aux abords du camp de base.
Le petit déjeuner à peine englouti, Catherine chante! Elle a déniché une vingtaine d’espèces d’hépathiques (c’est plus que ce qu’elle a récolté en 4 jours) à seulement 10 mètres de la cuisine. Christian, lui, 8 espèces de fougères. Charlotte fait également son inventaire, qui s’annonce prometteur. Sylvain, qui se réveille comme à son habitude toujours après tout le monde, raconte sa nuit. Une nuit d’enfer! Il a non seulement trouvé en une seule nuit de collecte, 40 espèces différentes de sauterelles et grillons, soit autant qu’en 4 jours sur le camp précédent mais il s’avère qu’en plus, ces espèces sont toutes différentes (sauf une) des espèces collectées les jours précédents. Autant dire qu’il est heureux et que sa journée dans son « labo » (un petit coin d’ombre sous son hamac) va être remplie. Chris est également plein de bonnes nouvelles. Il a découvert cette nuit deux nouvelles espèces de Gecko tout de même. De bonnes nouvelles je vous disais!
Les forêts autour du camp 2 plus poétiquement appelé Ambotorabotorano, à peu près préservée des incendiaires, sont des sanctuaires.
Mais cette journée ne pouvait pas réussir à tout le monde. Jean et Tsilavina reviennent bredouille de leur première ballade aquatique en aval du camp. Pierre-Olivier rentre également peu satisfait avec peu de spécimen dans sa besace. Mathias et Hanitra n’ont pas vu la queue d’un lémurien…
C’est un schéma habituel lorsque l’on découvre un milieu. Personne ne désespère. Il faut souvent un peu d’acclimatation et de tâtonnements avant de trouver le bon coin, le bon moment, la bonne méthode de travail…
Un laboratoire sommaire est installé sur le bord de la rivière, une bâche pour se préserver des averses, deux tables. Catherine et Charlotte passent une bonne partie de la journée à faire le tri et à conditionner leurs échantillons.
Le temps est bizarre. Le ciel est dégagé mais une fine pluie nous arrose au déjeuner. Quelques beaux nuages d’orage nous entourent, menaçant. Le tonnerre gronde par moment, comme chaque jour. La pluie vient enfin. Un déluge plutôt. Puis plus rien. Retour à la case départ. On ressort les échantillons, on enlève les bâches qui, sous le soleil, jouent le rôle de serre… Et le travail continue.
Un double arc-en-ciel vient clôturer la journée. Ce soir, c’est tournage! Bruno s’engage avec l’équipe herpèto pour filmer leur quotidien. Nicolas joue les assistants lumière. Dès leur départ, la pluie fait aussi son cinéma. Après une heure de rafales de vent, la voilà qui tombe en trombe pendant plus de trois heures. Elle viendra à bout des plus téméraires. Seul Sylvain résiste et travaille encore, seul, trempés jusqu’aux os, jusqu’au bout de la nuit.