Hier soir, peu de gens ont dîné. La pluie battante et la fatigue ont terrassé les moins vaillants. Et la nuit n’a pas été des meilleures notamment pour Erik qui a remarqué que sa tente n’était pas imperméable. Ce matin a donc été consacré à une remise en état du matériel et à une véritable installation de campement. Nous avons en effet érigé ce que nous pouvions hier soir sous la pluie mais cela ressemblait plus à de la survie. Il a donc fallu par exemple déplacer les tentes sous les bois. En effet dès 8 heures de matin, le soleil et la chaleur étaient là et ont vite fait de nous prouver qu’il serait tout à faire impossible de nous reposer sans ombre.
Puis les deux porteurs que nous avons gardés nous ont fabriqués une table de cuisine… L’équipe ne semblait pas pressée de se mettre au travail. La journée d’hier a laissé des traces jusque tard dans la journée. Ce n’est que donc que vers 15 heures que les différentes équipes se sont séparées.
Jean Michel a alors placé ses premiers pièges à insectes. Marie Lilith et Jean Jacques sont partis explorer la forêt en face du campement et placer les pièges à mammifères.
Tanguy et Jean ont remonté un peu la Menapanda et ont tenté de pêcher quelques poissons mais ils n’ont rien ramené que du sable.
Erik et Francis sont eux partis prospecter les pierres précieuses dans le lit de la rivière et s’ils n’ont pas trouvé la perle rare, ils sont tout de même revenus avec la découverte d’une source d’eau claire à quelques centaines de mètres du camp. Du coup, nos deux porteurs sont partis chercher 30L pour ce soir et demain matin.
Richard, Charles, Jackie et Amadou (nos botanistes) ont récolté tout ce qu’ils pouvaient dans la forêt et sont revenus déjà avec près de 10 kilos d’herbier. Il va falloir des porteurs en plus s’il ramène ça chaque jour.
Enfin Greg, Fredo, Igor et Evrard accompagné de Mathieu pour les images, sont partis à la recherche d’une voie de montée sur le plateau sommital. Sur le chemin ils ont vu quelques sifakas, autrement appelés propithèques de Verreaux, des lémuriens qu’Evrard avaient déjà vu dans la région en 2007. Après avoir trouvé une issue, Greg et Evrard ont gravi une centaine de mètres de terrain pourri et dangereux composé de touffes d’herbes à peine collées au rocher médiocre. Une ascension sous haute tension pour un échec final car s’est présentée devant eux une paroi verticale de quelques 80 mètres infranchissables. Ils sont déçus mais vont repartir demain pour un nouvelle tentative.
Lors de leur retour de nuit (c’est une habitude chez eux), Greg et Evrard se sont fait surprendre par une zone de sable mouvant un peu plus grande que les autres et c’est au prix d’efforts violents qu’ils s’en sont sortis. Heureusement qu’ils avaient éprouvé ces sables mouvants tout au long de la journée. Ils avaient en effet appris à se positionner au mieux une fois pris. Deux choses à faire dans ces cas-là : 1/ se coucher comme pour ramper afin de soulager le poids sur la jambe prise, et 2/ agir le plus vite possible car en quelques secondes le sable se solidifie littéralement et on ne peut plus bouger. Igor et Greg en ont déjà fait l’expérience à l’aller au point que Greg s’est démis le genou en essayer de sortir sa jambe du sable. Ce soir, une seule des deux actions de survie a pu être faite : la réactivité. Il était en effet impossible de ramper puisqu’ils avaient de l’eau jusqu’à la poitrine. Les choses sont allées très vite mais un vent de panique a soufflé quelque secondes sur nos deux compères côte à côte, pris tous les deux dans le même sable mouvant.
De retour au camp, le repas a été pris avec le tonnerre en bruit de fond.