Jour 10 – Fin de l’aventure (?)

Par Mélanie Lepenant.

Depuis la veille Diego essaie d’établir le contact avec notre chauffeur pour qu’il vienne nous récupérer. Au départ nous souhaitions être récupérés de nuit pour ne pas éveiller la curiosité du gardien de la route. Mais n’étant pas dans la propriété de la concession en marchant sur la route nous décidons de marcher de jour pour rentrer plus vite. Si questions il y a, Sultan et Shadust expliquerons que nous avons campé deux jours pour faire des inventaires de cavités en dehors de la concession dans le cadre d’un évènement en lien avec Mapala Unsultra, l’association universitaire de Sultan. Le chauffeur annonce par message qu’il arrivera vers 15-16h. Nous nous mettons en route, nous préférons qu’il arrive avant nous et nous attende plutôt que l’inverse. Nous partons en début d’après-midi. Le chemin est si simple et semble bien plus court qu’à l’aller (en descente dans ce sens)! Seule la pluie vient nous ennuyer et crée de véritables torrents. Elle se calme lorsque nous approchons d’Oheo. Nous croisons quelques personnes dans les bois mais qui se cachent à notre passage ainsi que des bûcherons près d’Oheo qui nous saluent avec enthousiasme. Nous passons discrètement devant la maison du gardien. Personne ne sort. Arrivés au point de rendez-vous, le chauffeur n’est pas là. Il annonce qu’il arrivera vers 18h… Nous nous abritons dans la briqueterie adjacente, nous nous changeons et commençons l’attente en rêvant d’un bon dîner à Kendari et d’un lit moelleux. A 18h10 le chauffeur rappelle et nous indique qu’il arrive bientôt, il n’est plus très loin mais coincé derrière un camion. Nous n’apercevrons ses feux de voiture qu’à 21h10…Qu’importe, nous sommes heureux d’enfin prendre la route pour Kendari. Nous mangeons à Wangudu puis reprenons la route. Nous nous endormons tous à l’arrière de la voiture quand soudain, c’est le freinage d’urgence et le choc. Une vache vient de traverser la route en courant à la sortie d’un virage. Par chance, notre chauffeur à réussi à freiner assez fort et le choc a été limité. La vache repart en boitant après une séance de patinage sur route. La voiture, quant à elle, a pris un assez gros choc. Tout l’avant droit est abîmé. Heureusement le moteur va bien. Nous repartons 2h plus tard après d’innombrables coup de téléphone et de discussions de notre chauffeur avec toutes les personnes rencontrées. Nous arrivons au bureau de Naturevolution vers 3h30 pour entamer un repos bien mérité !

En résumé, notre expédition, qui s’est déroulée sur une période de 9 jours, a réuni 5 participants déterminés à explorer le massif karstique du Matarombeo. Nous avons parcouru une distance significative, atteignant potentiellement le sommet le plus élevé de la région. Au cours de notre périple, nous avons exploré deux gouffres et deux grottes horizontales, tandis qu’un gouffre est resté inexploré. Les observations archéologiques se sont révélées minimes, se limitant à des charbons dont l’origine semble non anthropique. Cependant, la diversité des zones de végétation à des altitudes supérieures à 800 mètres a été remarquable, notamment avec la découverte de trois espèces de Nepenthes au sommet, dont l’une demeure non identifiée par Diego. Les participants ont noté une faible observation de la faune, mais des chants d’oiseaux étaient fréquents, et des mouvements nocturnes près des camps ont été constatés. Un secteur restreint dégageait une odeur de soufre, ajoutant une dimension intrigante à l’expédition. Malgré l’absence d’accidents, le terrain souvent instable et glissant nécessitait une vigilance constante. Les sources d’eau étaient rares, bien que les averses étaient fréquentes à cette saison. Enfin, un grand gouffre a été repéré par le drone de Diego dans une vallée située plus à l’ouest, promettant d’autres opportunités d’exploration pour les futures expéditions. Nous sommes rentrés enrichis par cette expériences incroyable, bien que nous ayons dû composer avec de nombreux parasites et des conditions plus qu’humides tout au long de l’aventure.

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