Jour 2 – sur la piste de Walandawe au campement du lac Hiuka

Par Mélanie Lepenant.

Avant de partir, nous récupérons une partie de la nourriture achetée au village ainsi que les derniers participants. L’oncle d’Andi s’occupera des repas, Pak Jumar, le second du chef du village, vient pour nous aider les premiers jours et découvrir le lac, accompagné d’Enki, un jeune du village. Un des pick-ups, bruyant depuis la veille, doit être vérifié. Nous devons nous assurer qu’il tiendra la route et ne tombera pas en panne.

Le départ se fait à 8h45. Nous traversons d’abord des villages, puis des plantations de poivre qui s’étendent jusqu’à l’orée de la forêt, où de vastes parcelles ont été déboisées et brûlées. La piste de 51 km est plus sèche qu’en avril, mais reste difficile. Nous nous embourbons à quatre reprises, mais nous parvenons à sortir les véhicules à l’aide d’une chaîne. Une pente qui nous avait bloqués en avril est franchie sans problème, et la rivière, autrefois en crue, est cette fois bien plus calme. Nous en profitons pour poser deux caméras-pièges, que nous récupérerons au retour.

Vers 15h, nous atteignons les prairies. Nous nous arrêtons pour manger dans l’unique bâtiment de la zone : une vieille maison en bois et une petite mosquée, parfois occupées par des chasseurs, mais aujourd’hui désertes. Après ce repas rapide, nous reprenons la route, en espérant atteindre la zone de campement avant la nuit.

À 16h, nous arrivons au passage qui, en avril, était submergé et nous avait forcés à abandonner les véhicules pour continuer à pied. Cette fois, l’eau a laissé place à une épaisse boue sur une cinquantaine de mètres. Les conducteurs tentent plusieurs fois de passer, mais un des pick-ups se retrouve totalement immobilisé à quelques mètres seulement de la terre ferme. Toute l’équipe se mobilise pour désembourber le véhicule, certains font levier avec des morceaux de bois, d’autres actionnent le treuil, mais rien ne fonctionne. Mélanie et Vincent commencent à envisager de monter un camp ici pour la nuit, alors que la lumière du jour faiblit.

C’est alors qu’Andi propose de dégager une nouvelle route en contournant la zone boueuse à l’aide d’une tronçonneuse. Son équipe de Walandawe se met aussitôt au travail : ils coupent les arbres et dégagent un chemin improvisé à travers la jungle. Sous les dernières lueurs du jour, un premier véhicule s’engage dans cette nouvelle voie. Après un moment d’incertitude, ses feux apparaissent enfin à la sortie du bois, déclenchant les acclamations de toute l’équipe. Encouragés par ce succès, nous faisons passer les deux autres véhicules, avant de réussir à tirer celui qui était embourbé jusqu’à la terre ferme.

La suite de la piste se fait de nuit. Certains passages, encore très humides, sont particulièrement sportifs, mais les véhicules avancent malgré tout. Finalement, nous atteignons le campement, une prairie relativement plate située à 1,5 km du lac et bordée par une rivière. L’équipe de Walandawe ne tarde pas à aplatir l’herbe haute d’1,60 m en roulant avec les pick-ups, créant une aire de campement en quelques minutes.

Une fois le camp installé, nous nous lavons dans la rivière et préparons le dîner. Malheureusement, le groupe électrogène attire une nuée d’abeilles géantes, qui se mettent à nous piquer et à envahir la zone. Nous devons rester vigilants pour éviter qu’elles ne s’infiltrent dans nos vêtements ou ne nous piquent au visage. C’est alors qu’Andi réalise qu’il a oublié les ustensiles de cuisine à Walandawe, mais il parvient à trouver du matériel dans la maison en bois croisée plus tôt, sauvant ainsi le repas.

Après ce dîner, l’équipe de Walandawe, fidèle à ses habitudes, préfère dormir par terre sous une grande bâche, tandis que le reste du groupe s’installe dans des tentes un peu petites mais suffisantes. Exténués par cette journée éprouvante, nous allons tous nous coucher, heureux d’être enfin arrivés au campement.

Poursuivez votre lecture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

20 − trois =