Jour 6 – Exploration de grottes et rencontre avec des anoas

Par Mélanie Lepenant.

Ce matin, nous nous réveillons sous la pluie. Certaines tentes ont pris l’eau, sans doute parce que leurs toiles n’étaient pas bien tendues. Avec Sandy et Dodi, nous partons en direction du lac pour explorer des grottes sur l’autre rive, à la recherche de restes archéologiques. Nous récupérons deux packrafts laissés par une autre équipe et, après 15 minutes de gonflage, nous embarquons sur le lac. Lors de notre dernier passage en avril, des millions de petits crustacés nageaient dans l’eau, mais aujourd’hui, aucun n’est visible, ce qui nous empêche d’en prélever pour identification.

Notre destination est la rive Est, près de l’île, où une équipe précédente avait repéré une grotte. Nous la trouvons rapidement. L’entrée modeste donnant sur le lac cache un trésor à l’intérieur : de nombreuses poteries, certaines en bon état, ornées de motifs variés, que Sandy et Dodi s’empressent d’analyser et d’enregistrer. La grotte s’étend vers une seconde entrée, plus large, en forme d’abri sous roche, où d’autres tessons sont découverts. Les entrées, situées trois mètres au-dessus du niveau actuel de l’eau, montrent que la grotte est probablement partiellement immergée pendant la saison humide.

Pendant que Sandy et Dodi se concentrent sur leur travail, je repars en packraft pour repérer d’autres grottes. Après une exploration rapide, je reviens, mais je comprends qu’il faudra plus de temps pour enregistrer toutes les données. Je mange sur le pouce et continue mon exploration. La pluie tombe toujours, mais le calme du lac est apaisant. En longeant la berge, j’aperçois un point noir à distance. Un sanglier, peut-être ? Avec mes jumelles, je réalise que j’ai devant moi un anoa, paisiblement en train de brouter. Le packraft tourne sur lui-même sous la pluie battante, et je perds de vue l’animal. Mais ma chance continue, car en arrivant à une autre grotte, je découvre qu’il y a en fait trois anoas : un mâle, une femelle et leur petit. Je les observe pendant 40 minutes, fasciné par cette scène magique.

Je poursuis ensuite vers une seconde grotte. Rapide inspection : elle contient des poteries et abrite une colonie de chauves-souris. Je repars, toujours émerveillée par les anoas que j’observe au loin. De retour auprès de l’équipe, il est tard et nous devons retraverser le lac. Nous laissons les packrafts et pagaies attachés à un arbre avant de rentrer au camp.

Pendant cette journée, Vincent et Bagus ont réalisé des inventaires de faune et récupéré des caméras-pièges installées en avril. Malheureusement, l’humidité les a probablement endommagées, et nous espérons qu’elles fonctionneront. Pak Aslan, assisté de Rindhang, a géré les échantillons de poissons collectés la veille, qui se portent bien. En soirée, Vincent et moi sommes partis à la recherche d’une grenouille (Oreophryne sp.), photographiée en avril mais jamais documentée. Malgré nos efforts, nous ne l’avons pas retrouvée lors de cette expédition.

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