Le Camp de Base c’est fini ! Au revoir le Makay…

Aujourd’hui c’est au Camp de Base que la Cinébulle nous extrait de nos tentes et nous attire sur le sable au bord de la rivière Menapanda. Dany et Evrard s’apprêtent à rentrer à Tsivoko en Cinébulle. Les courants sont dirigés dans le bon sens de très bon heure le matin mais tournent également très rapidement, il ne faut donc pas tarder. Le fait que la Cinébulle parte au village par ses propres moyens permettra à Evrard de faire de belles photographies aériennes mais aussi, d’un point de vue logistique, de nous libérer un des quelques « sling hélico » (dans le jargon des pilotes, le sling est le transport de charges via un filet) dont nous disposons pour le démontage du camp de base. Et oui, nous partons aujourd’hui !

Départ Cinébulle

C’est donc après un rapide petit-déjeuner que nous nous mettons pour la grande majorité d’entre nous au travail. Démonter les tentes, les panneaux solaires, la douche, …, packager les affaires, s’occuper des poubelles… Nous sommes une petite équipe prête pour le « packaging-porteur » : Emeric, Anne, Elodie, Christophe, Bruno, Axel, Tom, Greg… Cela consiste donc à vérifier que chaque « charge-porteur » (ensemble de sacs ou d’objets transportables par une seule personne) fait exactement 20 kg. Pour cela nous utilisons un peson fixé à hauteur d’homme via une corde d’escalade. Si la « charge-porteur » ne remplit pas cette condition, elle est re-packagée. Certaines charges constituent un réel casse-tête comme la machinerie de la production. Chaque charge est numérotée et un fichier est initialisé pour nous permettre de noter les informations nécessaires (contenant / contenu / propriétaire / numéro / nom du porteur).

Vous allez vous dire que nous en faisons peut-être trop, mais ce travail est primordial au vue des galères passées d’Emeric et Evrard, croyez-moi !

Logistique packaging

Pesée et stockage des sacs pour le départ

Igor qui est parti la veille au village de Tsivoko avec une cinquantaine de porteurs (nous sommes donc rodés dans la gestion du packaging) nous envoie aujourd’hui 150 porteurs. Autant dire, tout le village !

Les porteurs (hommes et femmes) arrivent en milieu de matinée. Nous continuons de notre côté notre travail. Au bout d’un moment, 2 ou 3 leaders convainquent les villageois de demander plus d’argent pour la journée et de ne faire qu’un aller-retour au lieu des 2 initialement prévus. Après un essai de négociation, ils décident de rentrer au village et partent en direction de la forêt. Nous continuons notre packaging comme si de rien n’était sur les conseils de J.P. (notre traducteur) en espérant que c’est un coup de bluff et qu’ils sont cachés non loin de là.
L’hélico est un bon point pour nous. Nous faisons partir 2 slings, ce qui permettra de montrer aux porteurs que nous avons une autre solution, même si ce n’est pas réellement le cas. Après environ une heure, les villageois sont bel et bien de retour et acceptent les conditions issues de la négociation passée.

Nous commençons donc par les 53 femmes présentes. Nous les appelons une à une grâce à la liste de Ndriaky (le responsable de l’ensemble des porteurs). Nous leur attribuons une « charge-porteur ». Une fois le nom inscrit sur le fichier, la femme peut prendre la direction de son village mais c’est sans compter qu’au bout de 30 minutes, une quinzaine de femmes reviennent pour nous faire comprendre qu’elles veulent une autre charge. Elles portent en effet plus spécifiquement sur la tête (même si elles ont de beaux sacs à dos confortables). Nous essayons donc de leur attribuer des charges intégrant cette nouvelle contrainte. Une femme restera très difficile et finira par rentrer à son village sans sac et donc sans paie.

Charge femme

Nous pouvons ensuite passer aux hommes. Enfin la dernière charge est attribuée. Le fichier est transmis à Igor, via le pilote de l’hélico lors d’un sling, afin qu’il puisse réceptionner les affaires et payer les porteurs au village de Tsivoko.
Certaines personnes de l’équipe resteront pour finaliser le nettoyage complet du camp, pour les autres le départ est donné. Nous attaquons alors une marche qui durera plus de 2h30 sous un soleil de plomb. Nous commençons néanmoins par faire un court détour dans le lit de la rivière pour passer devant les caméras de Pierre Stine avant de nous diriger vers le village de Tsivoko et laisser derrière nous cet endroit magnifique qu’est le Makay et qui a marqué chacun d’entre nous à sa façon.

Marche en direction de Tsivoko

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