Une nouvelle espèce de scorpion vient d’être identifiée dans le massif du Makay. Cette nouvelle preuve de la richesse du Makay fait suite aux travaux de l’entomologiste américain Brian Fisher lors de l’expédition menée par Naturevolution dans le massif en 2010.
La nouvelle espèce a été décrite dans la Revue Ibérique d’Arachnologie de juin 2015 par les chercheurs Wilson R. Lourenço, du museum d’histoire naturelle de Paris, et Lucienne Wilmé, du Missouri Botanical Garden à Antananarivo.
Cette nouvelle espèce est un Grosphus, un genre de scorpions présents à Madagascar et à Mayotte dont la première espèce à été décrite à Madagascar dès 1843. Fraichement baptisé Grosphus makay (une marque d’humilité de son découvreur?), il se rapproche de son congénère Grosphus limbatus, avec quelques variations sur la forme et la taille des peignes ventraux . Les spécimens étudiés font entre 5 et 6cm de long, et ont une carapace finement granuleuse de couleur jaune à jaune-orangé marquée de taches sombres.
Si c’est souvent la morphologie des peignes ventraux – organes sensoriels couverts de capteurs chimiques – qui permet de différentier les espèces au sein du genre Grosphus, les taches sombres disposées sur le dos varient aussi d’une espèce à l’autre.
Selon les chercheurs, cette découverte est une nouvelle preuve de micro-endémisme chez les scorpions malgaches. Le système de rivières de la région du Makay et de ses alentours ayant évolué au cours du temps, notamment à cause de l’érosion, les ancêtres de Grosphus makay se sont probablement retrouvés isolés. L’espèce s’est soit alors spécialisée pour devenir ce qu’elle est actuellement, ou plus vraisemblablement c’est une sous-population survivante d’un groupe plus large de Grosphus makay qui s’est éteinte partout ailleurs.
Retrouver la totalité de l’article original en anglais ici : Scorpions collected in the Makay Mountain range, and description of one new species.
Naturevolution remercie chaleureusement les chercheurs Brian Fisher, Wilson Lourenço et Lucienne Wilmé, ainsi que l’éditeur, la Revista Ibérica de Parasitologia, pour nous laisser diffuser l’article à ceux qui nous suivent.