Toujours dans le cadre du repérage des prochaines expéditions scientifiques de Naturevolution, quelques jours après être sorti de la jungle sulawesienne, Evrard s’est à nouveau envolé pour rejoindre l’explorateur et réalisateur Luc-Henri Fage sur son île fétiche : Bornéo. Ils sont alors partis de Balikpapan sur la côte Est de l’île pour remonter vers le nord-est et rejoindre un chapelet de massifs karstiques tous plus hallucinants les uns que les autres et isolés au beau milieu de la forêt tropicale.
Accompagnés de quelques piroguiers et anciens chasseurs de nids d’hirondelle, ils se sont principalement intéressés aux Monts Marang. Retournant sur les traces des expéditions précédentes de Luc-Henri mais aussi explorant de nouvelles cavités et de nouveaux recoins de ce massif labyrinthique, ils sont allés à la recherche d’un monde perdu repéré sur les images satellites. Après quelques jours de pirogue et de marche, ils ont atteint leur but et ont découvert une immense dépression marécageuse totalement verrouillée de parois infranchissables et couverte d’une forêt totalement vierge et remplie de nid d’Orangs-Utangs, preuve de leur présence nombreuse en ces lieux.
Entre explorations de réseaux aquatiques souterrains, peintures rupestres et biodiversité d’une richesse extraordinaire, le terrain semble bien idéal pour une futur mission scientifique, nettement plus aisée à organiser qu’à Sulawesi mais tout de même très engagée.
Malheureusement, lors des deux missions successives et comme presque toujours aujourd’hui sur la planète, alors qu’ils pensaient trouver enfin des écrins vierges de tout impact humain, la réalité s’est rappelée à eux, ainsi que l’urgence de protéger ces forêts. Ils ont en effet découverts avec stupeur et une profonde tristesse que les alentours de ces massifs somptueux étaient déjà très largement affectés par l’expansion galopante d’une industrie agricole vorace mais rentable : les palmiers à huile. Des milliers de kilomètres carré ont déjà été rasés dans les zones les plus accessibles au pied même des deux massifs. Il ne reste probablement pas longtemps avant que ces derniers et leur biodiversité unique ne soient rasés de la carte. Une raison suffisante pour nous pousser à agir vite.