Depuis la veille Diego essaie d’établir le contact avec notre chauffeur pour qu’il vienne nous récupérer. Au départ nous souhaitions être récupérés de nuit pour ne pas éveiller la curiosité du gardien de la route. Mais n’étant pas dans la propriété de la concession en marchant sur la route nous décidons de marcher de jour pour rentrer plus vite.

Le soleil est aux portes de la tente ce matin. Le ciel est bleu, les tentes et les affaires sont sèches. Il fait même chaud. Diego fait voler une dernière fois le drone pour repérer le meilleur chemin à prendre. Nous quittons notre lieu de villégiature pour tenter la grande traversée et rejoindre la route de la concession en passant par un nouveau chemin.

Nous levons le camp pour redescendre dans la vallée des sangsues. Le terrain est très glissant et nous progressons lentement mais au moins il ne pleut pas et les sangsues sont un peu moins agressives. Nous passons par-dessus de gros blocs calcaires. Je glisse et j’ai la chance de réussir à tomber sur mon sac. Aucune égratignure ou bleu malgré une chute de presque 2 mètres.

Les dernières dizaines de mètres avant le sommet sont redoutables. C’est un éboulis de blocs calcaires cachés sous la végétation. Tout est instable. Nous finissons par une partie d’escalade sur un arbre puis sur un bout de paroi. C’est là que des cris retentissent. Une énorme Nepenthes se trouve sous les yeux de Sultan.

Nous décidons d’explorer la grotte découverte la veille, d’abord par Sultan et Cydney qui partent devant avec tout l’équipement. Ils reviennent 30 minutes plus tard en nous expliquant qu’un accès à pied est possible. De grandes chauves-souris ont élu domicile dans la grotte. J’y vais avec Diego. L’accès  que j’avais repéré la veille est effectivement accessible.

Diego part en éclaireur le matin tandis que nous récupérons l’eau de pluie à l’aide de la tarpe. Presque toutes nos bouteilles et notre vache à eau de 8L sont remplies. Nous levons le camp dans la matinée. Le chemin ouvert et balisé par Diego facilite notre progression, mais celle-ci reste difficile dans des pentes raides et rendues glissantes par la pluie.

Nous marchons toute la journée sous un temps clément. Sur le chemin nous croisons deux petites grottes avec des empreintes d’anoa. Une est située en paroi tandis que l’autre est au fond d’une cuvette sur le plateau au-dessus. Les deux grottes sont peu profondes et sans intérêt particulier. La marche est dure, dans des chaos de blocs calcaires et dans des pentes raides.

Réveil sous la pluie. Le matin, Sultan, Cydney et moi repartons pour le gouffre. Nous essayons d’équiper par un autre passage mais l’accès semble encore plus complexe. Nous revenons à notre situation de départ. Cydney se lance à l’équipement de la plateforme au-dessus du grand puits. Elle réussit à installer sa corde sous un éperon rocheux et à descendre directement en bas du puits.

Nous prenons notre repas du midi au réveil et reprenons la marche pour rejoindre le Camp 1, le dernier camp où se sont installés Diego et Cydney lorsqu’ils sont venus la fois passée. On s’arrête au glissement de terrain qui empêche définitivement les véhicules à 4 roues de passer.

Nous démarrons notre expédition de Kendari de nuit avec un chauffeur. L’équipe est composée 5 personnes, les sacs sont remplis de matériel de camping, de bouteilles d’eau, de nouilles instantanées, de flocons d’avoines, de snacks et de matériel de spéléo. Chacun porte au moins 20 kg sur le dos.