Mercredi 13 janvier 2010
Départ matinal pour l’ensemble des scientifiques (géologues, primatologues, archéologues, entomologistes, biologistes, botanistes).
Tanguy, Jean, Mathieu, Evrard, Jean-Michel, Marie-Lilith, Greg, Nicolas et Fredo se sont dirigés vers le lac avec plusieurs objectifs. Les 2 premiers ont placé des nasses et des filets tout au long de la journée dans le lac. Les quatre suivants ont exploré les canyons au bout du lac avec la ferme intention de s’installer pour la nuit. Et les trois derniers ont équipé la paroi au-dessus afin d’offrir un transect vertical aux botanistes pour le lendemain.
Pour la traversée du lac, nous avons utilisé 4 mini rafts très pratiques de chez Alpacka raft. En plein milieu de cette traversée sur ces frêles embarcations gonflables, Fredo lança un message radio laconique : « je vois un truc bouger 30 mètres à votre droite ». Evrard avait observé un gros crocodile dans ce même lac quelques deux ans plus tôt et nous avions vu un nid juste avant de mettre les bateaux à l’eau. La remarque de Fredo acheva donc de stresser les pagayeurs et tout le monde se mit à imaginer le monstre caché à quelques mâchoires seulement des embarcations.
Finalement et heureusement, aucun crocodile ne montra le bout de ses dents. Au bout du lac, nous avons observé une immense colonie de roussettes appelées aussi renard volants et qui sont en fait des chauve souris géantes. Des milliers d’entre elles sont accrochées aux branches la tête en bas. Vers 19h elles ont quitté leur dortoir et ont survolé le campement dans leur cheminement vers la sortie du massif. Mais la plus importante découverte est de loin celle d’une colonie de lémuriens que nous avons pris au début pour des Fulvus mais qui nous ont paru rapidement trop petits. Evrard a pu s’en approcher et les filmer. Cela nous permettra de les identifier précisément plus tard.
Mathieu, pas à son aise dans cet environnement, a craqué nerveusement et a dû quitter le lac pour rentrer avec Julien au campement. Sans réfléchir, ils n’ont laissé qu’un seul bateau au bout du lac et nous ont donc involontairement coincé pour toute la nuit. En effet personne n’a eu envie de traverser seul et par deux fois le lac à la tombée de la nuit pour aller chercher les autres bateaux. Tout le monde sait que la période la plus active du croco est la tombée de la nuit!
Heureusement le fond d’un des canyons offrait un joli dévers sous lequel Tanguy, Marie Lilith, Jean Michel et moi, rejoints par Nicolas, Greg et Fredo descendus en rappel, nous avons pu nous abriter. Il fallait bien cela car à peine Greg a-t-il touché le sol qu’une pluie diluvienne s’est abattue sur la région. Nous avons alors fait une feu avec des palmes séchées. Puis nous avons tenté de dormir sans matelas et sans duvet dans une ambiance archi humide.
Au camp, à cause des nombreuses averses dont nous faisons les frais, ils ont inventé un système de récupération de l’eau de pluie mais la bâche a été arrachée par le vent ce soir.