C’est une journée plutôt satisfaisante pour la plupart de nos scientifiques.
Catherine, rentre en chantant. Deux heures de marches auront suffit pour s’enfoncer dans une forêt encore intacte. Après l’échec cuisant de la journée d’hier, le moral est au beau fixe! Elle aura aujourd’hui récolté 30 échantillons d’hépatiques. Christian lui aussi est ravi.
Coté herpétologie. Ce n’est pas tout de se balader nuits et jours et d’user de l’élastique comme à la récré pour assommer les lézards (Vous pensiez peut être qu’ils se jetaient à terre pour les attraper ?), il faut à présent les étudier, les photographier… dresser un inventaire en fait. Et c’est toute cette après-midi, que Christopher, Emelyn, Ny et Pierre Olivier s’y appliqueront et ce pour les 29 espèces différentes qu’ils ont récolté. C’est énorme en trois jours !
Un petit intrus s’est glissé dans leur collection, un jeune Tenrec ramassé par Chris. Cet animal tout mignon à l’apparence d’un petit hérisson est plutôt sympa en photo mais quel odeur pour une si petite chose! Après rapide étude, Evrard devra faire un choix : sacrifice pour la science ou la vie…A vôtre avis?!
Sylvain, notre entomologiste, ne gâche aucun moment de cette expérience. La nuit sur le terrain, un rapide café à l’aube, quelques heures de sieste ( trop peu n’en faut ) et déjà il s’en retourne au conditionnement de ses petites bestioles. Chez les entomo, les espèces sont conservées dans de l’alcool ou bien sur un coton recouvert de papier filtre.
Ici aussi les résultats semblent satisfaisants malgré la dégradation du milieu.
Vladimir continue de dresser son inventaire avec 5 espèces nouvelles de Derbidae.
David, lui, recense 3 espèces de Diaphorina ( responsables de maladies sur le agrumes ). Tout comme Charlotte et ses cochenilles, dans un souci de lutte biologique, il les comparera avec des espèces d’Afrique du Sud afin d’en connaître les origines, spécificités, et évolutions.
Adeline quant à elle, tente une prise de son de ses Cercopidae (cousin des cigales) avec une vielle technique remise au goût du jour. A l’aide d’une aiguille de gramophone, d’un amplificateur et d’un enregistreur, elle attend que son bien aimé lui offre un son, un vibration en réalité. Car c’est bien par les vibrations des plantes que ces espèces communiquent. Mais pas aujourd’hui.
Evrard, Nicolas et deux porteurs décident de partir en repérage pour l’installation du nouveau camp de base prévue demain matin. Plusieurs canyons ont été repérés sur la carte et ils entament des discussions avec les porteurs pour savoir quel est le meilleur itinéraire.
La falaise gravie, ils atteignent enfin d’immenses plaines ou seuls quelques arbres ont survécu. Il fait une chaleur écrasante et sur ces vaste étendues, l’ombre est inexistante. Au loin de hautes falaises encore s’élèvent, et contre toute attente ils aperçoivent des poches de forêt assez larges. Au bout d’une heure trente de marche et 8 km parcourus, les canyons apparaissent enfin avec leur végétation verdoyante. Ils découvriront deux rivières à l’eau cristalline se rejoignant et c’est à cette jonction que le camp sera installé demain.
Sur le chemin du retour, un troupeau de zébus sauvages s’amuse à s’approcher d’eux puis à fuir dès que la distance devient trop courte. Plein d’espoir pour les découvertes scientifiques, ils rejoindront le camp de base juste avant la nuit, heureux d’avoir trouvé un endroit préservé.
Nous lèverons le camp demain matin à l’aube. Sacs à dos, matériels, c’est parti pour la marche collective!
Très jolies photos!…
Continuez!
Bonjour Evrard, coca d’accord en lyophilisé pour une prochaine expédition et sages intestins scientifiques… Je me souviens qu’Emlyn a été piquée par un serpent le premier jour du Makay, peut-être est-ce l’explication de sa fièvre en plus du soleil ?
Je me demande comment vous trouvez l’énergie d’écrire dès le matin – et souvent tard le soir – à vos correspondant(e)s alors que tant de choses se présentent à vous chaque jour. La foi donne des ailes !
Ma foi, le petit Tenrec a de la chance d’être un juvénile et je suis contente qu’il ait été épargné, quant au coca, pourquoi c’est exclus de l’expédition ? Je croyais cette pétillante boisson utile en cas de débordement intestinal…
Bonjour Anne,
En fait, le coca n’est pas exclu. C’est plutôt que le ravitaillement étant très problématique, on ne s’amuse pas à faire venir chaque jour des cargaisons de coca. Et puisque vous nous parlez des problèmes intestinaux, je tiens à signaler que depuis le début de cette mission, nous n’avons déploré qu’une ou deux petites diarrhées sur la route nationale 7 mais depuis que nous sommes dans le Makay, tout va bien. Les petits bobos apparaissent, les premières plaies également. Emlyn a fait une crise de fièvre pendant 24 heures et nous avons envisagé une crise de paludisme mais cela aurait bien pu être dû à une insolation car cela a commencé le soir de notre marche entre les deux camps et celui-ci s’est fait en plein caniard. La fièvre a baissé ce matin.
Je pense au contraire qu’Evrard envisage de manger le tenrec et ses parasites, n’en déplaise à Anne, car à voir la tête des 2 vazaha, et preuve à l’appui, ils sont totalement shootés au Coca. Sûrement trop amers de n’être sur une chaise devant leur écran, au boulot en Europe…
Le coca ne fait plus partie des vivres de cette expédition, on surveille notre ligne. Et concernant le travail de bureau….nous n’y pensons même pas!! Nous pensons en revanche bien à vous et vous souhaitons unanimement beaucoup de courage.
A très bientôt Christian.
Je pense que le petit hérisson puant aura eu la vie sauve sinon on ne nous l’aurait pas montré en photo, ce serait trop triste !
Le petit Tenrec qui (contrairement à ses apparences) n’est absolument pas de la même famille que le hérisson, a effectivement survécu. J’ai hésité un moment mais il m’a semblé qu’il était un peu trop ressemblant à une des espèces déjà connue dans le sud du Makay et que c’était en plus un juvénile, donc moins intéressant.
J’avoue que ça fait aussi du bien de ne pas avoir à trucider un petit être si mignon.